Damon Hill : « Comment exprimer son amour pour un père qui n’est plus parmi nous ? »

Le champion du monde 1996 de Formule 1 est à l’affiche d’un documentaire sur les moments marquants de sa carrière, dont la perte de son père Graham, lui aussi champion en 1962 et 1968.

Publié le 09/07/2025 à 14:23

Hugues Derckel

  Commentez cet article ! 0

Damon Hill : « Comment exprimer son amour pour un père qui n’est plus parmi nous ? »

© Xavi Bonilla / DPPI

Il est le premier champion du monde de Formule 1 fils d’un autre champion dans la catégorie reine du sport automobile. Damon Hill est sacré en 1996 au terme d’une rivalité plus que serrée entre Michael Schumacher et lui, 21 ans après l’accident tragique qui lui retire son père à seulement 15 ans. Retraité de la Formule 1, Graham Hill décède dans un crash de jet privé alors qu’il revenait d’un test mené par l’écurie qu’il avait créé deux ans plus tôt.

Outre son titre au Grand Prix du Japon en 1996, le documentaire Hill aborde aussi la thématique de la dépression dans laquelle est tombé Damon Hill et les traumatismes liés au décès de son père, notamment son ressenti au milieu des funérailles. « La maison était pleine de policiers, de journalistes, d’amis, et tout cela jusqu’aux funérailles, dépeint-il à GQ. Il y avait toutes ces personnes du monde du sport automobile, des fans de Graham Hill. Je me souviens m’être demandé : ‘Mais qui sont ces gens ?’ »

Une expérience traumatisante pour lui et ses deux frères, que le Britannique ne réitérera que deux décennies plus tard, après le décès de son coéquipier de l’époque chez Williams : Ayrton Senna. « Nous voulions juste être avec notre père en privé, confie-t-il au nom de sa fraterie. Je ne suis plus allé à des funérailles avant celles d’Ayrton Senna. Jackie Stewart m’a dit d’y aller donc j’y suis allé, car je ne comptais pas m’y rendre. Il m’a dit que je le regretterais toute ma vie si je n’y allais pas. »

Bien loin de la préparation toujours plus précoce des pilotes de nos jours, Damon Hill est arrivé en Formule 1 à plus de trente ans, déjà père de deux enfants. Une situation particulière et une comparaison évidente avec son paternel qui ne l’ont pas empêché de connaître du succès, l’ayant au contraire poussé à performer. « C’est une question d’affirmation et d’expression personnelle. C’est se dire : ‘Je suis moi et j’en suis capable.’ Je crois que c’est de là que me vient mon esprit de compétition. »

« Un éclair peut vous frapper à l’improviste et changer votre façon de voir le monde, la manière dont vous abordez la vie. Ne pas avoir le soutien d’une personne qui aurait pu m’accompagner dans les moments durs à était difficile, parce que je n’avais personne à qui parler, confie Damon Hill. Comment exprimer son amour pour un père qui n’est plus parmi nous ? J’avais un vide en moi que j’essayais tant bien que mal de remplir. » Une force qui le mènera au titre en 1996,  avant de prendre sa retraire trois saisons plus tard.

« La F1 est comme le Soleil : elle a une force gravitationnelle qui vous attire. »

Si le fils de Graham a quitté son baquet, il ne s’est pas moins éloigné du F1 Circus. Aujourd’hui consultant pour la chaîne Sky Sports, Damon Hill multiplie les interventions dans le monde de la Formule 1. « Ça m’a pris du temps pour m’éloigner de la F1, mais j’y ai été attiré de nouveau, se remémore-t-il. Jackie [Stewart] me voulait comme président du British Racing Drivers Club, j’ai fait ma part pour conserver le Grand Prix de Grande-Bretagne puis Sky est arrivé. La F1 est comme le Soleil : elle a une force gravitationnelle qui vous attire sans que vous ne puissiez y échapper. »

Une histoire d’amour bientôt dévoilée dans un documentaire éponyme, près de 30 ans après son titre. Un délai qui tient selon lui d’un devoir de mémoire et d’une Formule 1 moins hermétique qu’à son époque. « Ces choses n’apparaissent pas au direct, elles doivent être montrées rétrospectivement. Il faut laisser la tempête passer avant de montrer ce qu’il s’est passé. Ça ne serait jamais arrivé sous Bernie [Ecclestone] : il était du genre à restreindre l’offre pour rehausser la demande. Liberty [Media, détenteurs des droits de diffusion de la F1, Ndlr.] considèrent plutôt que pour augmenter les audiences, il faut distribuer des cadeaux gratuits. »

À LIRE AUSSI > Le Mans Classic : L’appel de l’Histoire

Autohebdo Store / Ventes Flash

Voir la boutique

Commentez cet article ! 0

À lire aussi

Commentaires

0 Commentaire(s)

Écrire un commentaire
OSZAR »